Les règles d’or du freelance, partie 1

Par , Le 1 juin 2017 (Temps de lecture estimé : 8 min)

J’ai bien conscience que cet article aura un petit air de déjà vu (ou plutôt de déjà blogué) pour certains, mais au vu du nombre de demandes d’aides que je peux avoir, comme je le disais sur un précédent article ou même ne serait-ce que lire ici et là, il ne me semble pas superflu.

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Je vais tâcher de donner quelques conseils (rien de révolutionnaire toutefois) aux freelances débutants qui passeraient par là. Ils seront basés sur mon expérience, mes propres erreurs et les conseils que j’ai reçus. Nous allons suivre un schéma simple : celui de l’élaboration d’un devis, de la gestion d’un projet, à la livraison du travail concerné. Dans ce billet je vais déjà traiter de la partie « Devis », le reste suivra dans un autre article d’ici quelques jours.

L’élaboration du devis

Le cahier des charges

C’est LE point essentiel pour établir un devis correctement dans le cadre d’une prestation précise. En quoi consiste-t-il ? C’est un écrit de tout ce que souhaite votre client, et dans lequel doit figurer le moindre détail de la prestation. Celui-ci peut vous être fourni par le client, ou rédigé par vos soins conjointement avec ce dernier. Dans les deux cas, il est impératif de lui faire valider officiellement en lui faisant signer, ou alors en inscrivant une clause sur le devis, comme : « Ce devis vaut acceptation du cahier des charges établi avec l’accord de la société cliente ». Toutefois, lorsque la demande est succincte et limite donc le risque de surprises, vous pouvez vous contenter d’un devis détaillé.

Ne faites pas l’erreur que j’ai souvent faite, à savoir : ne pas prendre le temps de l’écrire s’il n’y en a pas de fournis, ou encore vous mettre d’accord avec votre client par téléphone si le travail se réalise dans l’urgence. Pour ce dernier cas, je l’ai encore malheureusement expérimenté il y a peu de temps, et je me suis retrouvée face à une demande qui n’avait jamais été abordée. Mais difficile à prouver lorsque les échanges ont eu lieu sans traces écrites, et malheureusement la description du travail figurant sur le devis n’était pas assez précise pour aller dans mon sens.

En conclusion, à part pour un motif vraiment béton qui vous empêcherait de faire valider un cahier des charges, ne vous en passez pas, même s’il faut prendre un peu de temps pour le rédiger cela peut vous éviter bien des soucis.

Le devis

Une fois le cahier des charges établi et validé par votre client, passez à la phase création du devis. Je lis souvent sur les communautés où j’interviens des questions sur la façon de fixer ses prix pour une prestation. Or avec tous les forums et les blogs qui abordent le sujet, je suis vraiment très surprise que certains aient encore cette interrogation.

Pour faire au plus simple, vous devez vous fixer un tarif journalier et vous baser sur ce dernier pour le prix de votre prestation. En estimant le nombre de jours dont vous aurez besoin pour la demande, vous multipliez votre tarif journalier par ce temps et vous obtiendrez le prix de votre intervention (hors droits d’auteurs éventuels). Le freelance débutant commence au minimum à 250 € par jour et peut aller pour un freelance confirmé jusqu’à 500€ voir plus, mais pour arriver à ce stade il faut des années de pratique et un certain niveau surtout.

Pour en revenir aux débutants, je vous déconseille d’aller en deçà des 250 €, pour des raisons de rentabilité dans un 1er temps, mais aussi pour ne pas tomber dans le panier des prestataires « discount ». Vous serez tentés de baisser votre tarif pour obtenir des missions, nous sommes tous passés par là, mais vous devez tenir votre prix, car votre travail a une valeur réelle et il est anormal de sous-estimer son boulot pour un client. Il ne viendrait pas à l’esprit d’une structure comme « Boulanger » ou « Darty » de vous vendre moins cher une télévision sous prétexte que vous ne voulez pas payer autant. Et bien c’est pareil pour notre cas, restez droit dans vos bottes. Car si vous rentrez dans ce jeu, vous aurez toutes les peines du monde (une fois le moment venu) à faire respecter à vos clients un tarif que vous auriez remis dans la norme.

N’oubliez pas d’inclure dans votre devis les éventuelles cessions de droits. À savoir que vous ne pouvez pas céder vos droits moraux (qui a trait à la propriété intellectuelle), tous les clients ou agences voulant vous faire signer une clause en ce sens seront totalement à côté de la plaque. Seuls les droits patrimoniaux (droit de représentation et droit de reproduction) peuvent être cédés. Pour les travaux hors logos (cartes de visite, petits sites internet…) j’inclus cette session dans mon tarif/jour, et je n’applique le cas d’une cession à part uniquement pour les logos et les demandes plus importantes (gros client pour une diffusion régionale, nationale ou internationale).

Joignez également à ce dernier un exemplaire de vos CGV (Conditions Générales de Ventes) que vous faites signer ou valider via une clause sur le devis telle que : « Ce devis vaut acceptation des conditions générales de vente en page annexe ». Vous trouverez un exemple de CGV avec les miennes que j’avais mises au point grâce à l’aide d’une collègue freelance. Je ne peux pas attester qu’elles soient complètes, mais jusqu’à présent elles m’ont suffi.

Édit du 26/06/2019 : et puisqu’on parle de CGV, n’oubliez pas d’afficher sur votre site Internet des mentions légales et une politique de confidentialité. À cet effet, voici justement un générateur gratuit « made in L’Aetherium ».

Retour du devis et conditions pour démarrer le travail

À ce stade vous avez fait parvenir vos CGV et devis à votre client, alors maintenant que se passe-t-il avant de commencer le projet ?
Votre client se doit évidemment de vous retourner votre devis signé et daté, et avec un cachet c’est encore mieux. Il peut vous le renvoyer scanné par email dans un premier temps, ce qui vous permettra de démarrer le travail plus vite ou d’éviter l’inconvénient des pertes de courriers de notre bonne vieille Poste (oui je suis experte en la matière). Mais demandez tout de même à ce que ce dernier vous soit retourné par courrier postal, car si l’exemplaire scanné a une valeur légale, mieux vaut avoir l’original sous le coude dans la mesure du possible.

Assurez-vous aussi d’avoir perçu un acompte d’un minimum de 30% de la somme nette totale avant de débuter tout travail, que ce soit par chèque ou virement. Cette condition doit de toute façon être clairement affichée sur votre devis et sur vos CGV.

Petite précision cependant parce qu’il faut envisager toutes les situations, autant je ne transige pas avec cet acompte face à des entreprises ou des clients « directs », autant il peut y avoir des exceptions avec certaines (je dis bien certaines et non toutes) agences. En effet j’ai eu le cas très récemment encore avec une très grosse agence de com, dont le nom commence par « Pub » pour ne pas la citer, qui m’a sollicité pour un long moment, mais qui ne pouvait pas me verser d’acompte, car la comptabilité qui gérait toutes les filiales du groupe ne le pratiquait pas. Dans cette situation, assurez-vous de la pérennité de l’agence et demandez éventuellement des retours d’expériences à des collègues qui auraient déjà travaillé pour eux. Je pars du principe que plus une agence est connue, plus elle est « vieille », plus elle a d’importants annonceurs dans ses clients, moins il y a de risques de la voir déposer le bilan et de voir vos euros s’envoler. Évidemment ce n’est pas infaillible, mais jusqu’à présent lorsque j’ai eu affaire à ce genre de cas je n’ai jamais eu de soucis. Mais c’est à vous seul de décider si vous faites une entorse à votre règle ou pas (je l’ai fait pour profiter d’une belle opportunité de travailler avec une importante agence sur le compte d’un annonceur connu), mais à savoir que les agences avec qui vous pouvez vous le permettre ne court pas non plus les rues. N’allez pas prendre de risques inconsidérés avec n’importe qui, et dans 98% des cas ne lâchez pas cet acompte quitte à ne pas bosser pour un client qui refuse. L’acompte vous protège un minimum du travail effectué en cas de rupture de contrat ou de soucis de paiement à la fin du projet.

À savoir que si suite à une rupture de contrat de la part de votre client, il exige un remboursement de l’acompte déjà versé alors que vous avez commencé à travailler et que vous n’avez rien à vous reproché, vous pouvez tout à fait ignorer sa demande (voir en plus exiger des dommages et intérêts pour la rupture du contrat). Pour ma part je l’ai précisé dans mes CGV, de cette manière mes clients savent de quoi il retourne.

En conclusion

Si vous suivez tous ces conseils, vous ne devriez pas rencontrer trop de problèmes. Vous n’êtes jamais à l’abri d’un mauvais payeur, mais désormais vous êtes plutôt bien armés pour le faire payer de gré ou de force si l’occasion se présente.

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Ludivine RETOURNÉ

Myopathe sans filtre - Rédactrice & Pigiste - Journaliste indépendante Street Press - Blogueuse - Parle Handicap sur Youtube - Autrice.

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